aquarelle de Samivel Les marmottes

Les vraies merveilles ne coûtent pas un centime

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Les vraies merveilles ne coûtent pas un centime affirmait Samivel, l’artiste aux multiples talents, dans le poème qu’il a composé en 1963.

Cette déclaration me semble toujours vraie, même si les merveilles hors du champ commercial sont de plus en plus rares : animaux, paysages, flores. Même si elles sont de plus en plus sanctuarisées, font de plus en plus l’objet d’aménagements touristiques, de labellisations en tous genres, d’accès payants, certaines sont même accessibles uniquement sur rendez-vous pour éviter l’envahissement, c’est le cas de quelques calanques marseillaises en été.

Il suffit d’avoir en tête cette idée de merveille, celle qui échappe à la sphère marchande et que l’on peut découvrir comme une petite pépite au détour d’une rue, d’un sentier, dans un recoin, sur la crête d’un mur en pierres ou dans le fouillis d’une haie.

Sachons apprécier les merveilles qui ont l’art d’exister sans tout dévaster et qui nous mettent du baume au cœur si généreusement.


Le poème pour le plaisir des mots et des images :

Les vraies merveilles ne coûtent pas un centime

Ici commence la liberté.
La liberté de bien se conduire.

Voici l’espace, voici l’air pur, voici le silence,
Le royaume des aurores intactes et des bêtes naïves.
Tout ce qui vous manque dans les villes,
est ici préservé pour votre joie.

Enterrez vos soucis et emmenez vos boites de conserves.
Les papiers gras sont les cartes de visite des mufles.

Ouvrez vos yeux et vos oreilles fermez vos transistors.
Pas de bruit de moteur inutile, pas de klaxons.

Écoutez les musiques de la montagne.

Récoltez de beaux souvenirs, mais ne cueillez pas les fleurs.
N’arrachez surtout pas les plantes : il pousserait des pierres.
Ne mutilez pas les fleurs, marchez sur les sentiers.

Il faut beaucoup de brins d’herbe pour tisser un homme.

Oiseaux, chevreuils, lapins, chamois,
Et tout ce petit peuple de poil et de plume
ont désormais besoin de votre amitié pour survivre.
Déclarez la paix aux animaux timides.
Ne les troublez pas dans leurs affaires
L’ennemi des bêtes est l’ennemi de la vie.

Afin que les printemps futurs réjouissent encore vos enfants !


Le poème Les vraies merveilles ne coûtent pas un centime de Samivel (pseudonyme de Paul Gayet-Tancrède) est extrait de son livre L’Amateur d’abîmes.

>> Le site des amis de Samivel.

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